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Les hydrocarbures au Sénégal, un secteur aux multiples potentialités

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hydrocarbures au Sénégal
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Les hydrocarbures au Sénégal, un secteur aux multiples potentialités.

Suite à la découverte de grands gisements offshore de pétrole et de gaz, le Sénégal s’apprête à rejoindre le club des pays producteurs d’hydrocarbures. C’est à travers les deux gisements situés sur le bloc de Sangomar découvert en 2014 que le Sénégal s’apprête à commercialiser ses premiers barils de pétrole. Suite à la pandémie due au COVID-19, le lancement de la production commerciale a dû être repoussée à 2023. Ce nouveau défi permettra au Sénégal d’impliquer la production de gisements offhshore au sein du tissu économique local en insufflant de nouvelles ressources pour dynamiser son économie, développer des infrastructures et créer des emplois.

Le gaz bientôt exportable pour le Sénégal

Ce sont près de 540 milliards de m3 de gaz qui ont été trouvés au large de Saint-Louis, sur le champ Grand-Tortue-Ahmeyim, puis, 65km au large de Dakar à Cava. C’est Kosmos Energy qui a pu en faire la découverte, détenant 60% des droits avec Timis Corporations (30%) et Petrosen (10%). Des dépenses ont alors été immédiatement engagées, afin que le Sénégal puisse bénéficier des retombées de ce nouveau secteur. Plusieurs navires pétroliers sont déjà à la manœuvre au large du Sénégal, dans le but de préparer le terrain et de commencer à extraire du gaz et du pétrole. Selon le FMI, les secteurs pétrolier et gazier devraient rapporter l’équivalent de 6 à 7% de points du PIB pour le Sénégal, sur vingt ans. La crise du covid-19 en a inquiété plus d’un, celle-ci reportant inévitablement l’exploitation. Les investissements massifs dans les projets d’infrastructure et de développement nécessitent de porter leurs fruits et d’être rentabilisés, mais la pandémie mondiale a dû retarder les retombées. Cependant, ce temps d’attente supplémentaire présente des effets positifs, « Le retard n’est pas une bonne nouvelle pour l’équilibre financier du pays, mais ce n’est pas forcément dramatique à court terme. Cela va permettre au Sénégal de gagner du temps pour penser l’intégration des recettes du pétrole et du gaz à son économie », confiait Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut des recherches internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du secteur pétrolier, au journal LeMonde.

Une nouvelle politique incluant l’industrie pétrolière

Une nouvelle industrie nécessite indubitablement une nouvelle organisation. L’accent a donc été mis sur le développement de PME locales sous-traitantes, ainsi que sur la formation pour les métiers du pétrole et de gaz. L’Etat a désormais besoin de cadres et de techniciens qualifiés, dans un nombre suffisamment élevé pour exploiter au mieux ce nouveau secteur. Pour ce faire, un institut national du pétrole et du gaz (INPG) a été créé en 2017, afin de former au mieux une main-d’œuvre efficace et qualifiée. Selon les estimations, 10 000 emplois directs devraient être créés pour exploiter les ressources au Sénégal. D’autre part, dès 2017, une loi encadrant l’exploitation et l’utilisation des ressources pétrolières a été adoptée dans l’objectif de les exploiter dans l’intérêt des populations et des générations futures. Au même moment, la décision de rendre public tout contrat minier scellé entre l’Etat et les opérations avait été prise par le chef du gouvernement Mahammed Boun Abdallah.

Le Sénégal dispose déjà de la plus ancienne raffinerie d’Afrique de l’Ouest. Créée en 1961 à l’initiative du gouvernement sénégalais et de la Société africaine de pétrole (SAP), la Société africaine de raffinage (SAR) s’occupe de la transformation et permet une capacité de traitement de 1,2millions de tonnes de brut par an. La SAR dispose d’un laboratoire équipé répondant aux normes nationales et internationales régissant l’activité du raffinage. Proche du dépôt de bilan en 2011, elle a connu depuis une relance de son économie à la suite du plan de restructuration. Le 18 novembre 2020, Marieme Ndoye Decrane est devenue la nouvelle directrice générale de la SAR.

Du côté des mines, Le Sénégal dispose d’un sous-sol riche hébergeant d’immenses ressources minérales : des métaux précieux (or et platinoïdes) et de base (fer). Il contient également des minéraux industriels (phosphates) et lourds (zircon, titane), ainsi que la matière première permettant de produire des pierres ornementales et des matériaux de construction. En décembre 2019, le secteur minier sénégalais a généré des revenus de 111,9 milliards FCFA, soit 93% des revenus du secteur extractif. « Le secteur minier reste, apprend-on, le premier contributeur au revenu extractif, entrant dans le budget de l’Etat avec un total de 104,3 milliards FCFA soit 94,7% des recettes provenant du secteur extractif, suivi du secteur pétrolier avec une contribution totale de 5,8 milliards FCFA représentant 5,3%. » rapporte l’Agence Ecofin.

L’approvisionnement en hydrocarbures du Sénégal est essentiel pour l’économie du pays, faisant de ce fait partie des priorités du ministère du Pétrole de l’énergie. De sorte à assurer un approvisionnement continu de produits pétroliers, une enveloppe de 49 milliards 783 millions a été assurée pour l’année 2021, de quoi réussir à développer au maximum sa production d’hydrocarbures, permettant ainsi au Sénégal de bénéficier d’un nouvel axe de développement.