L’Afrique a réussi à écrire quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du sport mondial, par le biais d’une multitude d’athlètes dont le nom et les performances sont encore aujourd’hui gravés dans les mémoires. Quelle que soit la discipline, le continent à produit de véritables champions africains qui pour beaucoup, avaient pourtant débuté leur parcours dans des conditions tout sauf avantageuses. Leurs accomplissements n’en ont que plus de valeur, et c’est un petit florilège des plus marquantes de ces histoires que nous vous proposons ici. Voici les sportifs africains qui sont, à diverses époques, devenus champions de la plus retentissante des manières.
Georges Weah (Liberia)
Ils sont une petite poignée à pouvoir prétendre valablement au titre des plus grands sportifs africains de tous les temps, mais s’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui. Georges Weah, communément appelé Mister Georges du temps où il écumait encore les pelouses des plus grands stades de football européens, a dominé sa discipline comme peu de personnes. Rien ne l’y prédestinait pourtant dans son Liberia natal ou il commence comme gardien de but dans les années 70.

Élevé par sa grand-mère, C’est d’un pays miné par la pauvreté, la corruption, la mal gouvernance et la violence qu’il part pour Monaco en 1988, après une brève pige à Yaoundé. À l’aise techniquement, intelligent et buteur prolifique, Georges ne tarde pas à monter en puissance et s’imposer comme un des meilleurs attaquants de la planète.
Admiré pour ses qualités techniques, il brille quasiment partout où il passe, que ce soit en France (Monaco, PSG, OM) ou en Angleterre (Chelsea, Manchester City).
Champion de France avec le PSG, c’est finalement en Italie où il est également deux fois champion avec l’AC Milan, qu’il atteint la consécration, en étant sacré Ballon d’Or en 1995 devant des noms comme Alessandro Del Piero, Hristo Stoitchkov ou encore Gabriel Batistuta. Il demeure à ce jour l’unique joueur africain à avoir décroché cette distinction, et est aujourd’hui rentré au Liberia pour diriger le pays et affronter d’autres types d’enjeux.
Haile Gebrselassie (Ethiopie)

Des noms comme Eliud Kipchoge (Kenya), Hicham El Guerrouj (Maroc) ou Hassiba Boulmerka (Algérie) sont forcément cités quand il s’agit de déterminer les rois des sportifs africains de l’athlétisme. Toutefois, si la discipline devait avoir un visage sur le continent, ce serait probablement celui d’Haile Gebrselassie.
Entre 1993 et 2005 notamment, le monde entier aura pu voir l’Éthiopien remporter les épreuves les plus prestigieuses (Championnats du monde et Jeux Olympiques) et établir pas moins de 27 records mondiaux au 3 000 m, 5 000 m et 10 000 m, en course de fond et au marathon.
Gebrselassie est unanimement reconnu comme un des plus grands coureurs de l’histoire, avec 16 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze glanées sur les pistes les plus célèbres de la planète. Après sa retraite en 2015, il a dirigé pendant 3 ans la Fédération éthiopienne d’athlétisme, afin d’aider à transmettre le flambeau.
Maria Mutola (Mozambique)

La Mozambicaine Maria Mutola serait sans aucun doute le pendant féminin d’Haile Gebrselassie. Tous les Africains qui s’intéressent un tant soit peu à l’athlétisme se souviennent de sa forte carrure, et surtout de son règne quasiment sans partage sur la discipline du 800 mètres, pendant presque 25 ans. Un parcours motivé par le rejet qu’elle a subi dans le monde du football durant son enfance, alors qu’il n’y avait pas encore de foot féminin dans son pays.
Après un premier échec aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, elle obtient en 1991 une bourse qui lui permet d’aller se perfectionner aux USA, dans l’Etat de l’Oregon. Deux ans plus tard, la voilà médaillée d’or aux Championnats du monde de Stuttgart (1993), juste après avoir été sacrée la même année aux Championnats d’Afrique de Durban, aux Championnats du monde en salle de Toronto et à la Coupe du monde des nations à La Havane.
C’est le début d’une folle série de titres et de records qui ne prendra fin qu’en 2005, peu après sa retraite. Maria Mutola est depuis lors, retournée à sa passion, le football, où elle a joué pour l’équipe nationale en 2011.
Serge Ibaka (République du Congo)

La NBA a connu quelques monstres sacrés d’origine africaine comme Hakeem Olajuwon (Nigeria), Steve Nash (Afrique du Sud), ou encore Dikembe Mutombo (RD Congo). Le Congolais naturalisé Espagnol Serge Ibaka, qui évolue actuellement aux Milwaukee Bucks, s’inscrit allègrement dans cette lignée. Grand, puissant et vivace, le polyvalent pivot sait jouer le rôle d’ailier fort si nécessaire et shooter de quasiment n’importe quelle position. Il est également un défenseur remarquable et un maitre dans l’art du contre.
Autant de qualités dont fait preuve le natif de Brazzaville, et qui lui ont permis de décrocher notamment le titre en NBA avec les Toronto Raptors en 2019, et l’Eurobasket en 2011 avec l’Espagne. Il a également engrangé quelques distinctions personnelles, comme ses trois apparitions successives dans la NBA All-Defensive First Team de 2012 à 2014. Serge Ibaka restera aussi dans les mémoires comme l’un des rares joueurs de l’histoire capable de dunker en sautant depuis la ligne du lancer-franc.
De nombreux autres sportifs africains ont marqué et continuent de marquer l’histoire en devenant des champions. Les conditions sociales et professionnelles s’améliorent heureusement pour eux dans le monde, même s’il reste encore beaucoup de travail à faire pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme dans le sport.