Le 1er mars 2021, Makhtar Diop, un économiste sénégalais, prend la tête de la Société Financière Internationale (IFC, Groupe Banque Mondiale). À 60 ans, il est récompensé pour toutes ses années de dur labeur.
Zoom sur sa carrière
M. Diop a fait ses études dans les universités de Warwick et Nottingham, en Angleterre. Il démarre sa carrière comme analyste financier. Conseiller technique au ministère de l’Économie et des Finances, il bifurque dans le Fonds Monétaire International (FMI), pour enfin intégrer le gouvernement Sénégalais.
Durant le second gouvernement de Moustapha Niasse, Makhtar Diop est choisi en tant que Ministre de l’Économie et des Finances au Sénégal. Son mandat en tant que Ministre est nettement réussi. Il met en place d’importantes réformes, telles que la restructuration de la direction des douanes et l’informatisation des services du Trésor. En prime, Makhdar Diop permet une augmentation phénoménale des recettes du pays, grâce à des actions pour le moins visionnaires.
Ces longues années d’efforts et de travail méticuleux le mènent en 2001 à la Banque Mondiale. En effet, durant 11 ans, il enchaîne les postes de direction. De 2001 à 2005, il est Directeur du Kenya, de l’Érythrée et de la Somalie. Il se dirige ensuite vers l’Amérique du Sud et les Caraïbes, où il occupe différentes fonctions. De 2005 à 2009, il passe de Directeur de Finance des Infrastructures et du Secteur Privé à Directeur des Opérations Stratégiques, pour finir en tête de la Direction du Brésil.
Mais il ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin
11 ans de carrière au sein de la Banque mondiale ne lui suffisent pas. L’économiste devient, en 2012, Vice-Président de la région d’Afrique, et ceci pendant 6 ans. Il est le premier Africain francophone à accéder à cette haute fonction. Il préside à la réalisation d’un montant record : 70 milliards de dollars investis en Afrique subsaharienne. Cet engagement a permis de répondre à de nombreux enjeux de développement, notamment dans l’accès à l’énergie mais aussi à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, tout en s’intéressant à l’innovation.
En février 2018, Makhtar Diop accède à la vice-présidence des infrastructures. Durant ce dernier poste, M. Diop mène des actions menées par l’institution pour mettre en place des infrastructures durables, notamment dans les économies émergentes et en développement. Ainsi, il se concentre sur la supervision des activités stratégiques de la Banque Mondiale, plus précisément sur les secteurs de l’énergie, du transport, des infrastructures numériques ainsi que des partenariats publics-privés.
Sa nouvelle fonction
Le 1er mars 2021, le Sénégalais Makhtar Diop accède à la direction de la Banque Mondiale. L’économiste est ferme : il prévoit de mobiliser les investissements dans les pays les plus pauvres et en situation de fragilité. Il met un poing d’honneur à créer les conditions pour une reprise inclusive et durable.
M. Diop apporte une expérience et une compréhension sans égal des défis du développement, ainsi qu’une maîtrise parfaite de l’interface public/privé. Il affirme : « Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans le développement. (…) Mon objectif est de contribuer à ramener les flux d’investissement dans les pays émergents pour préserver les emplois et créer des opportunités d’emploi à long terme, en particulier dans les pays les plus pauvres », a-t-il précisé.
Véritable homme de référence, Makhtar Diop a, durant sa carrière, reçut plusieurs prix. En 2014, il est sur la liste des 50 Africains les plus influents. En 2015, il gagne le Prix Regent Lectureship de l’université de Californie à Berkeley. Puis en 2017, il se retrouve à nouveau sur la liste des 100 Africains les plus influents. Aujourd’hui, sa carrière exemplaire fait la fierté de tout un pays, à même titre que la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala qui a été nommée à la tête de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), elle aussi première Africaine à diriger cette organisation.