Depuis quelques années, le Sénégal connaît une croissance significative sur le plan bancaire. Les performances du secteur connaissent ainsi une dynamique intéressante, notamment au cours du premier semestre 2019. Face à une telle situation, qui peut s’expliquer par l’extrême solidité du système bancaire sénégalais appuyé par une présence importante des banques étrangères, le moment paraît opportun de dresser le portrait de quelques grandes figures du secteur bancaire au Sénégal, en France et au niveau international.
Alexandre de Rothschild, investisseur offensif dans l’économie bancaire
Le nom Rothschild sonne tout de suite comme une « success story » familiale, dont les origines remontent à plusieurs générations – on parle en réalité d’une authentique dynastie de banquiers fondée il y a plus de 200 ans. Spécialisée dans le conseil en matière de stratégie et de financement, de fusions et acquisitions, le groupe Rothschild & Co s’est fait une réputation auprès des grandes entreprises, des entrepreneurs, ainsi qu’auprès des familles et gouvernements de toute la planète. D’abord entre les mains de David de Rothschild, la banque sera recréée après la nationalisation de 1982. Par la suite, Rothschild & Co passera officiellement sous le contrôle de son fils Alexandre le 17 mai 2018. Une succession préparée depuis longtemps, alors-même qu’Alexandre tenait le poste de vice-président exécutif de la société jusqu’alors.
Auparavant, Alexandre est passé par l’Ecole Supérieure du commerce extérieur (ESCE), avant de rejoindre plusieurs postes clés auprès d’établissements internationaux prestigieux comme la Bank of America, à Londres, ou encore Bear Stearns, l’une des plus importantes banques d’investissement basée à New-York. C’est au sein de cet établissement qu’on peut affirmer qu’Alexandre y développe son expertise en matière de capital-investissement, expertise qu’il mettra à profit par la suite lors de son retour au sein de la maison familiale en 2008. Là, Alexandre de Rothschild contribue activement au développement des activités de capital-investissement et de dette privée.
Conformément à ses ambitions et à la tradition familiale, Alexandre de Rothschild effectue dès son entrée au sein de la direction de la banque d’affaires plusieurs changements. En octobre 2019, il rachète la boutique d’investissement britannique Livingstone. Très offensif dans le domaine du « merchant banking », l’homme d’affaires se tourne désormais vers le secteur des start-up et de la tech, dont il entrevoit les perspectives en termes de croissance.
Khadim Bâ, figure de l’industrie sénégalaise
On ne saurait évoquer l’économie sénégalaise et le secteur de l’industrie sans évoquer l’une de ses figures les plus connues. Khadim Bâ, né le 9 avril 1983 à Dakar, est sans aucun doute l’une des personnalités les plus influentes dans le secteur industriel, administrateur de la Société africaine de raffinage (SAR) et Directeur général de la société de crédit-bail Locafrique. Sa réputation d’homme « coriace » s’explique notamment par son parcours, et sa longue expérience du secteur économique et de l’environnement du crédit-bail. Profitons-en pour évoquer ici son passage diplômant auprès de HEC Montréal, en management des hydrocarbures.
Très tôt au cours de sa carrière, Khadim Bâ s’est attaché à réaliser des placements stratégiques de ses fonds, avec le souci constant de réaliser des affaires fructueuses. Parallèlement à cette ambition personnelle et de réelles compétences dans la gestion des affaires, Khadim Bâ s’est également distingué dès les premiers jours de la crise du Covid-19, en offrant près de 10 millions de FCfa pour lutter durablement contre la propagation de l’épidémie. Connu pour sa philanthropie envers ses compatriotes le jeune prodige aime œuvrer pour son pays, c’est ainsi qu’il entreprit de s’investir dans les affaires pétrolières de son pays : il s’attaque ainsi, dès 2017, aux problèmes de gouvernance de la SAR, avec la volonté de faire participer davantage les banques locales au financement de l’économie. Ainsi, au cours des quelques dernier mois, un partenariat a été conclu avec la Banque nationale de développement économique, dans le but de financer à hauteur de 85 milliards de FCfa ses importations de fioul.
Mohammed Amor, jeune dirigeant espoir de l’économie française
Chaque année, l’institut indépendante Choiseul identifie les personnalités de moins de 40 ans qui représentent un espoir pour l’économie française. En 2020, Mohammed Amor figurait ainsi dans la liste des 200 leaders économiques de demain. Diplômé de l’Ecole de Management de Grenoble niveau Master, le jeune entrepreneur développe par la suite une expérience concluante de 9 ans, notamment en tant que responsable commercial chez Derivatives Capital entre 2010 et 2012. Il était alors responsable des partenariats. En 2013, il entre chez Turgot Asset Management, en qualité de responsable du développement commercial. Son arrivée chez Pictet AM en 2014 lui permet de prendre en charge le poste de responsable commercial, chargé des « banques et réseaux ». Il s’occupe alors de la distribution, des banques et des réseaux en France. L’entreprise et alors reconnue comme pionnière dans le domaine de la gestion thématique.
Mohammed Amor est actuellement l’un des fondateurs et associés de l’offre Thematics, et prend à sa charge la direction du développement. Spécialisée dans un style de gestion particulièrement apprécié de la clientèle des banques privées, Thematics opère à Paris. Cette filiale est ainsi placée sous le contrôle de Natixis Investment Managers, considéré comme le deuxième gestionnaire d’actifs français. Mohammed Amor ne dissimule pas ses ambitions, et affirme vouloir placer Thematics Asset comme « le leader de la gestion thématique dans un délai de 3 à 5 ans, avec un objectif d’encours fixé à 5 milliards d’euros ». Plusieurs stratégies sont d’ores et déjà étudiées, et se focalisent essentiellement sur des domaines comme l’intelligence artificielle, la robotique, la sécurité et l’eau. Mohammed Amor tient à souligner également l’importance du soutien financier accordé par Natixis, qui a mis en place un capital d’amorçage à hauteur de 100 millions d’euros. Une situation qui permet, selon le principal intéressé « de conjuguer une liberté entrepreneuriale certaine avec la puissance d’un acteur financier de premier plan ».
