Home Actualites En France dans les grandes écoles, les Sénégalais sont les plus brillants

En France dans les grandes écoles, les Sénégalais sont les plus brillants

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Les immigrés en France sont  plus qualifiés que les Français dans le domaine de l’éducation supérieure et ils apportent «un niveau de compétence et de force de travail » inestimable à leur pays d’accueil . C’est ce que révèle le journaliste Christian Chavagneux, docteur en économie et éditorialiste au mensuel «Alternatives économiques», interrogé cette semaine sur France Info. Le mensuel a consacré son numéro d’octobre à l’immigration entre autres aux sujets.  Aussi, d’après le magazine français, l’idée avec laquelle flirte l’extrême droite française en prétendant que la France est envahie par les immigrés est un pur fantasme car elle ne repose sur rien. «Alternatives Économiques» admet  certes que la France reste attractive pour des étudiants, mais elle n’accueille pas autant d’immigrés que ses voisins. D’ailleurs généralement les immigrés eux-mêmes ne sont pas plus attirés par la France que par d’autres destinations.

«Je pense qu’on n’a pas en tête l’idée que les immigrés qui sont en France sont généralement plus qualifiés que les Français. Ils ont un niveau d’éducation supérieur. Vous prenez les Roumains, les Sénégalais, par exemple, ils ont un niveau d’éducation supérieur, bien plus élevé que les niveau Français. Ce qui fait que lorsqu’on accepte des immigrés de manière générale, on monte le niveau de compétence de la force de travail en France », argue Christian Chavagneux, docteur en économie et éditorialiste au magazine Alternatives économiques.

Dans son dossier  consacré à l’immigration, en  effet, le magazine fait une sorte de déconstruction, chiffres à l’appui, sur tant d’idées reçues sur l’immigration en France, nourries et largement diffusées par l’extrême droite et ses alliés. Mais contrairement à l’une de ces idées reçues, la France n’est pas plus accueillante que les autre pays membre de l’Union européenne.

Marine Le Pen, Jordan Bardella (présidente et vice-président du Rassemblement national), Nadine Morano, Laurent Wauquiez (Les Républicains) Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), tous ces politiques français en plus d’un certain Éric Zemmour qui a, récemment, mis une couche créant la polémique, ne manquent aucune occasion pour alerter, faire peur de ce qu’il y aurait trop d’immigrés en France et critiquer vertement la politique migratoire d’Emmanuel Macron. La France envahie ? Pas vraiment. Prenant des apparences pour des évidences sans aucune étude, ces politiciens se complaisent dans leur démagogie, dans une stratégie de peur demandant à État français de se barricader parce qu’envahi par l’autre qui viendrait profiter de tout au détriment du Français qui est chez lui. Faux. Il y a du mythe et du fantasme croit savoir Christian de Chavagneux.

La France pas si attractive que ça

«Ça, c’est vraiment un mythe, le côté ‘La France est très attractive et tous les pays vont venir chez nous, notamment tous les Africains qui ont du mal à trouver du travail’ »,  constate Christian Chavagneux face à Jean-Paul Chapel de France Info. L’accueil des immigrés d’un pays comme l’Allemagne est sans commune mesure avec ce que fait la France y compris pour les demandeurs d’asile, qui s’ils ont le choix ne rêvent pas forcément de la France. Ils préfèrent se rendre dans d’autres pays d’Europe ou d’Asie. «La France accueille de cinq à sept fois moins de migrants que l’Allemagne par exemple. Si vous prenez les demandeurs d’asile, la France n’est pas du tout le pays de destination privilégiée de la part des migrants. Si vous élargissez la focale et que vous prenez le niveau monde, en fait, ce sont les pays asiatiques qui reçoivent le plus de migrants et nous, l’Europe, on en reçoit moins, et au sein de l’Europe, la France en reçoit moins que les autres », assure Christian Chavagneux.

Un autre collaborateur d’Alternatives Économiques  abonde dans le même sens que M. Chavagneux. «Depuis le début de 2015 et la crise des migrants déclenchée par la guerre civile en Syrie, la France n’est, par le nombre de demandes d’asile enregistrées dans le pays rapporté à la population, que le 17e pays de l’ensemble des 31 pays que forment l’Union à 28 plus la Norvège, la Suisse et l’Islande. Avec quasiment uniquement des pays d’Europe centrale et orientale derrière elle»,  écrit l’économiste Guillaume Duval dans sa chronique publiée sur le site web d’Alternatives Économiques.

La valeur ajoutée des immigrés négligée?

Tous ceux qui se plaignent de l’immigration sont incapable  d’être honnêtes pour admettre que  la France profite de la compétence élevée des immigrés. Ces immigrés constitue du pain béni pour l’économie française et c’est galvanisant pour les entreprises françaises. En conséquence, l’ostracisme dont les immigrés font l’objet de la part des partis d’extrême droite et leurs alliés n’a pas de sens. Un bémol. Christian Chavagneux admet toutefois que depuis le début des années 2000, il y a plus d’immigrés en France. «Aujourd’hui, c’est un peu moins de 10 % de la population française, mais quand on regarde dans le détail les statistiques, on s’aperçoit que cette montée tient surtout au fait qu’il y a plus d’étudiants qui veulent venir en France, + 30 % de visas qu’on offre à des étudiants étrangers». Par ailleurs, le regroupement familial, est  «en baisse de 25 % au cours des dernières années». En clair, si certains  considèrent que l’immigration progresse en France, c’est parce que «des étudiants veulent venir».

Marcon sur les pas de Sarko et Hollande…

Très critique sur la politique d’immigration d’Emmanuel Macron, Alternatives Économiques estime, in fine, que le président  fait fausse route dans le but de plaire aux couches populaires  en voulant restreindre l’immigration. En effet, le président Macron, a pris  la décision d’inscrire  la question des migrants, et particulièrement celle des demandeurs d’asile, en bonne place de son agenda politique. « Il entend renforcer encore, notamment sur le sujet de l’aide médicale d’État (AME), la politique déjà très restrictive qu’il mène dans ce domaine depuis deux ans. Ce faisant, contrairement à l’image du ‘’Nouveau monde’’, il s’inscrit dans une parfaite continuité avec les orientations prises par ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy ainsi que François Hollande et Manuel Valls », note le chroniqueur Guillaume Duval pour  s’étonner que le pays dit des droits de l’homme se barricadent contre les hommes en menant une politique basée sur la xénophobie.

«Cette politique est indigne de la France ‘’pays des droits de l’homme’’, qui a inscrit la fraternité au fronton de toutes ses mairies. Elle est aussi l’expression d’un profond mépris de classe des élites françaises, car fondée sur l’idée (fausse) que pour plaire aux couches populaires, il faudrait nécessairement afficher une politique xénophobe», regrette M. Duval. En plus d’être indigne du pays dit des droits de l’homme, cette politique pour l’économiste «est également parfaitement contre-productive parce qu’elle aggrave les difficultés que cause à la société française la présence, en nombre malgré tout significatif, de migrants et de demandeurs d’asile sur notre territoire».

Refuser le service public aux immigrés et ouvrez la boîte de pandore…

Penser qu’il faut restreindre l’aide sociale et les services publics, en général, aux migrants, c’est la voie royale pour  la France se créer davantage elle-même des problèmes qu’elle n’aurait pas dû avoir, des situations qu’elle n’aurait pas dû s’attirer. Refuser de soigner les immigrés, de bien les loger et les nourrir,  ça fait du bien à Marine Le Pen et son parti, mais ça fait encore plus du mal à la France dans l’ensemble qu’à la seule Extrême-droite.  Le président Emmanuel Macron gagnerait, sous ce rapport, à mettre l’intérêt de la France au-dessus que celui de son adversaire politique Marine Le Pen qu’il cherche à contenter.

«Plus on accueille mal les migrants, plus ils posent de problèmes au pays qui les reçoit… Si on ne les loge pas, ils s’installent dans les rues, les squares et provoquent de multiples nuisances aux populations voisines comme on le constate actuellement, notamment en région parisienne. Si on ne les soigne pas ou pas suffisamment, comme veut le faire aujourd’hui Emmanuel Macron pour complaire à la droite extrême, ils risquent de contracter des maladies contagieuses qui affectent la santé de toute la population», analyse le chroniqueur d’Alternatives Économiques Guillaume Duval.

Il ajoute à propos des migrants : «Si on ne leur donne pas ou trop peu de subsides pour vivre et aucune autorisation de travail, ils sont nécessairement conduits à voler, à s’insérer dans des réseaux mafieux ou à travailler au noir, exerçant ainsi un dumping social infiniment plus dommageable que s’ils travaillaient légalement. Si on ne les forme pas, notamment au niveau de la langue, ils auront plus de mal à s’intégrer et à contribuer à la production de richesses et resteront donc durablement aux crochets de la société… ».