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☣️25 tonnes de déchets plastiques saisis par la douane Sénégalaise !

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25 tonnes de déchets plastiques saisis par la douane Sénégalaise !

2 jours après que la BBC dévoile comment le Royaume-Uni a pu déverser et brûler ses déchets en Turquie, un scandale éclate au Sénégal. En effet, la douane sénégalaise a intercepté 25 tonnes de déchets plastiques. Alors que le Sénégal cherche à s’améliorer dans la gestion de ses déchets, zoom sur cette injustice environnementale qui a particulièrement insurgé Greenpeace.

Un conteneur de 25 tonnes de déchets intercepté

À Dakar, le 18 mai 2021, le géant allemand du transport maritime Hapag-Lloyd a été pris en flagrant délit de fraude. L’entreprise a tenté de faire entrer 25 tonnes de déchets plastiques venant d’Allemagne, par le navire Hansa Neuburg.

En plus de réexporter le conteneur, d’ailleurs aperçu sur les côtes mauritaniennes, la compagnie maritime a écopé d’une amende de 2 milliards de Francs CFA. Une peine colossale mais méritée, au vu de l’injustice environnementale que subit le Sénégal.

Mais ce n’est pas la première fois que Hapag-Lloyd se fait remarquer. En juin 2020, le géant s’était engagé fermement à ne plus déverser ses déchets en Chine… pour finalement s’en débarrasser secrètement au Vietnam. Et cela depuis 2018.

Le trafic des déchets, fardeau de l’Afrique

En 2020, 34 personnes ont été arrêtées grâce à une enquête colossale sur l’exportation illégale de déchets vers les pays d’Afrique de l’Ouest. De nombreux pays africains, dont le Sénégal, ont été victimes de ces délits avec 138 transferts effectués au départ de Tenerife.

Le Sénégal produit environ 200 000 tonnes de déchets plastiques par jour. Malgré les nouvelles lois et la prise de conscience de la population, le paysage urbain reste particulièrement pollué. L’interdiction de l’utilisation de sachets plastiques à usage unique ou la vente de sachets d’eau ont été bénéfiques pour l’environnement. Mais elles ne sont pas toujours respectées. En effet, ces produits sont ceux que l’on retrouve le plus fréquemment dans la nature.

Alors que le Sénégal tente de faire des efforts sur la gestion des déchets, les pays occidentaux n’hésitent pas à infiltrer leurs déchets. C’est un véritable scandale écologique, que Greenpeace n’a pas manqué de dénoncer : “L’Afrique n’est pas un dépotoir et ne peut plus être à la merci des intérêts des entreprises. Celles-ci font croire au monde entier que les emballages en plastique peuvent être durables. Ils finissent cependant sur nos côtes. Le gouvernement sénégalais a créé une correction sans précédent en imposant une amende aussi lourde. Nous espérons que d’autres gouvernements africains confrontés au même problème feront de même.” – déclare Awa Traore, responsable de la campagne Océans de Greenpeace.

Un trafic qui rapporte gros…

17 milliards d’euros : c’est le bénéfice dégagé en 2015 par le trafic de déchets à travers le monde.

Devant le durcissement des normes sur la gestion des déchets, les compagnies font appel à des entreprises spécialisées afin de traiter les leurs au moindre coût. Sur un conteneur de 15 tonnes, une entreprise peut faire une économie de minimum 6 000 euros en les acheminant à l’étranger.

Aussi, les déchets sont souvent revendus illégalement. Quelques entreprises ont pris le parti de revendre des pièces automobiles à un prix dérisoire. De nombreux garages au Sénégal utilisent ces pièce, sans se rendre compte du risque pour les consommateurs.

Mais à quel prix pour la population ?

Le trafic de déchets représente une catastrophe écologique et sanitaire pour les pays qui les traitent. En effet, les déchets électroniques par exemple contiennent des substances toxiques et nécessitent donc un traitement minutieux, qui n’est pas respecté par les travailleurs au Sénégal. Ainsi les sols, les océans et l’atmosphère contiennent des dioxines et métaux lourds, qui peuvent provoquer de nombreuses maladies.
Le Sénégal abrite de nombreuses déchèteries illégales à ciel ouvert, souvent proches des bidonvilles. Cela provoque un véritable danger pour la santé des habitants.

Malgré la Convention de Bamako interdisant l’importation en Afrique des déchets dangereux, certains conteneurs passent encore entre les mailles du filet. Les services douaniers Sénégalais mettent tout en œuvre pour arrêter définitivement ce trafic et laisser place à une gestion des déchets saine et contrôlée.